Les massages thaïlandais sont une pratique ancestrale qui fait partie intégrante de la médecine traditionnelle thaïlandaise, avec d’autres spécialités : la pharmacopée ; les soins aux femmes enceintes et aux bébés et les méthodes ancestrales pratiques. La légende attribue son origine au docteur Shivago Komarpaj qui aurait soigné la communauté des disciples de Bouddha. Au fil des ans, ces connaissances transmises oralement mais aussi par des documents et véhiculés principalement par les moines bouddhistes théravadien (la religion dominante en Thaïlande), se sont enrichies de pratiques locales, mais aussi de l’apport de médecines d’autres pays asiatiques et en particulier chinoises et indiennes.
Outre les documents « locaux », il est fait indirectement mention des massages thaïlandais dans les comptes rendus de l’Ambassadeur de Louis XIV auprès du Roi de SIAM (Ancien nom de la Thaïlande) en 1661; Il note : « Quand une personne est malade, on fait appel à une personne expérimentée qui marche sur le malade et lui appui sur certains endroits de son corps ». (Le Centre d'études historiques d'Ayutthaya a reproduit des tableaux rapportant ces échanges diplomatiques entre les deux pays) |
Comme toutes les médecines asiatiques, la médecine thaïlandaise inclut, outre les aspects anatomiques, physiologiques ou « psychiques », la notion d’énergie (interne et extérieure). La maladie résulte ainsi autant de facteurs internes ou externes que d’un déséquilibre des énergies dans le corps qui affaiblissent les défenses du corps et favorisent les problèmes de santé. S’il est important de soigner, il est encore plus important de conserver son organisme dans un bon équilibre des éléments du corps et de l’esprit afin de résister aux différentes maladies ou d’éviter qu’elles ne s’aggravent.
Le massage traditionnel est un des outils privilégiés pour contribuer à maintenir cet équilibre énergétique ou de permettre de le rétablir lorsqu’apparaissent des tensions, notamment musculaires ou tendineuses, mais aussi de la « fatigue », tant psychique que physique.
Il intègre des pressions précises sur des « lignes d’énergies » importantes mises en évidence au fil des siècles, ainsi que des étirements et en particulier sur 10 lignes. (SENSIP)
La plupart des sources écrites de la médecine thaïlandaise ont été perdues en lors de la destruction de l’ancienne capitale AYUTAYA. Le Roi RAMA I a voulu, en 1788, reconstituer ces sources. Il confia au Wat Phra Chetuphon (Wat Po) à Bangkok le soin de reconstituer ces connaissances, ainsi que celles du « RuessiDat Thon » (Yoga thaïlandais) et de les enseigner. On trouve ainsi dans l’enceinte ce temple de nombreuses plaques et statues destinées à la formation.
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Mais les massages thaïlandais ne sont pas que des gestes techniques et des « routines » de procédures codifiées. Ils intègrent, pour le praticien, un cheminement mental d’ouverture et d’écoute pour adapter et d’individualiser au mieux les gestes, à chacun, en fonction de ses problèmes, de son âge et de sa morphologie. Seuls des formations en alternance avec des dizaines de massages permettent de faire ce long cheminement sans fin et de progresser dans l’efficacité.
Chaque journée de massage du praticien comporte ainsi, un moment de « méditation » et de concentration pendant lesquels il rend hommage à ses « maîtres » et à tous ceux qui ont contribué depuis des siècles à accumuler et transmettre des connaissances. Il se concentre aussi afin que chaque geste, chaque écoute et perception de la personne qu’il masse soit positivement orienté pour lui apporter un peu de « mieux être »
De nos jours, à coté d’une médecine occidentale de qualité enseignée dans les universités du pays, la médecine traditionnelle, dont l’intérêt à été reconnu et est encouragé par l’Organisation Mondiale de la Santé, reste vigoureuse et enseignée. Elle est ainsi un complément ciblé des techniques occidentales.
Pendant longtemps réservé uniquement aux thaïs, les formations aux massages se sont ouvertes aux étrangers. De nombreuses écoles et centres enseignent les massages. Celles de qualités sont reconnues et labélisées par les ministères thaïlandais de l’éducation, de la santé et du travail.
Anatomiquement, beaucoup de points de pression sont situés sur les zones musculo tendineuses, ou sur le milieu des muscles ou sur les fascias. De très nombreux points de pression sont aussi des points utilisés en acupuncture.
D'autres techniques traditionnelles complètent ces massages :
Les techniques "avancées" de massages comportent également des pratiques issues directement de la médecine traditionnelle chinoise telles les VENTOUSES et le GUA SHA, . Celles ci sont utilisées en complément des massages et des pressions pour des tensions et pour soulager des désagréments "de la vie courante" (rhumes courants, migraines, maux de ventre,....) . Elles permettent également aux praticiens avertis de mettre en évidences des problèmes plus importants dont les traitements relèvent des compétences d'un médecin "traditionnel" ou "occidental" confirmé après de nombreuses années d'études codifiées. Ces deux techniques sont également utilisées d'une façon différentes, dans des soucis de détente et d'esthétique, pour raffermir la peau (visage) et contribuer à affiner certaines parties du corps (ventre, cuisses, ..).
Mis à part quelques pathologies graves (hypertension élevée, ...), ces techniques et notamment les ventouses n'ont pas de contre indication. Elles doivent cependant être utilisées avec précaution chez la femme enceinte.
Les VENTOUSES: Le vide crée dans la ventouse permet un afflux de sang et une meilleure circulation dans la zone concernée et dans les zones en relation. Les ventouses sont placées le long des méridiens et sur les points en relation avec des les tensions externes ou internes à soulager. Cette pratique n'est pas douloureuse même si elle peut appraitre impréssionnante. Les marques formés par l'aspiration disparaissent en quelques dizaines de minutes. En cas de problème important, elles peuvent persister plus longtemps. La durée, la couleur, et la pigmentation de la peau qui apparaissent ne sont pas liés à la compétence gestuelle du praticien, mais dépendent des "problèmes" de la personne. La disparition des marques suit l'amélioration du "problème" parfois situé dans une autre partie du corps....
Désormais, le vide dans la ventouse est réalisé par une petite pompe à vide manuelle permettant de doser l'aspiration.
On peut également, créer un vide restreint permettant de faire glisser les ventouses sur certaines zones (dos, ventre, cuisses,....) préalablements légèrement huilées, apportant ainsi une relaxation et un drainage profond. Cette technique ne laisse aucune marque.
Le GUA SHA: Basé sur des principes proches, cette technique de "grattage" permet de créer un afflux sanguin en surface de la peau. Selon les conceptions de la médecine traditionnelle chinoise, celui ci aide à l'évacuation de "la chaleur" causant ou entretanant le désordre. Cette technique est utilisée habituelllement dans de nombreuses régions d'Asie en complément de massage ciblé (tensions musculaires locales, ...) ou plus spécifiquement pour certains problèmes peu graves (mal de gorge, toux,....) Elle est pratiquée avec plusieurs instruments divers. Les plus utilisés par les praticiens, sont en pierre, en bois ou en corne. Ceux ci sont sont soigneusement néttoyés après usage. Le Gua Sha provoque pendant un certain temps des rougeurs totalement indolores. Elle disparaissent au fur à mesure de l'amélioration.
Le TOK SEN. Quelque peu différente des méthodes ci dessus, cette technique crée des vibrations le long des axes de massages et le long des muscles et des tendons, contribuant à la détente et au soulagement de tensions
Les principes de kinésithérapie des « points gâchettes » (Trigger points) ou des ondes de chocs sont d’ailleurs peu éloignés, avec des logiques et des conceptions différentes, de certaines procédures anciennes thaïlandaises thérapeutiques ou de la technique du Tok Sen !!!
Cliquer sur la photo pour voir une vidéo de massage selon la de la technique du Tok Sen. Chiang Mai ; avec Joe Khumlee (Mahawan Temple).